Infralois et les architectures du commun – en
Infralois
et les architectures du commun
Les infralois échappent au visiteur occasionnel et touchent une dimension imperceptible au-delà de l’apparence visuelle et de la symbolique d’un espace ou d’une situation. Ces lois insoupçonnées influent sur le caractère ou la temporalité interstitielle d’un environnement en promouvant leur praticabilité. À titre d’exemple, si de nombreux terrains vagues intéressent les artistes leur potentiel est radicalement distinct d’une région à l’autre suivant leur législation. Par le biais du processus d’exploration des lois en relation avec l’imaginaire, le projet Infralois cherche à susciter une expérience et une connaissance plus complexes et nuancées d’un milieu de vie à postériori ouvert au dialogue, à la contestation ou à la reconfiguration des lois existantes.
Historiquement, de nombreuses lois ont été élaborées pour favoriser l’exploitation économique des ressources (naturelles et humaines) et accroître le capital. Aujourd’hui, des règlements empêchent et restreignent l’usage de l’espace public ou privé et limitent notre pouvoir d’action et notre capacité de cohabitation et de (co)définition de l’architecture et de l’aménagement des villes. Pourtant, d’autres lois peuvent au contraire encourager un meilleur partage et emploi des ressources disponibles, conserver ou accroître l’accessibilité aux biens communs, protéger les droits fondamentaux territoriaux et communautaires, réduire les inégalités et promouvoir une écologie urbaine et une créativité collective et individuelle locale, entraînant l’adaptation de réalités en manque d’action.
L’exposition consistera à découvrir avec le public des lois découlant d’observations et de préoccupations pour une société plus équitable favorisant l’échange et le commun. Le cadre juridique comme objet de réflexion créatif nous permettra d’approfondir le rapport à des règlements qui régissent la ville et l’utilisation de divers types de lieux. Ainsi, le champ de recherche et d’exploration sera à la fois un espace d’action direct et indirect sur le milieu de vie du point de vue artistique, politique et social.
L’artiste remercie les 13 participant.e.s des trois ateliers infralois pour leurs réflexions et observations ainsi que Georges Audet pour ses conseils.